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LA JEUNESSE SACRIFIEE
Depuis plus deux decennies, les jeunes tchadiens ont perdu leurs repères. Des repères d’un futur paisible provoqué par une succession des régimes guerriers et tyranniques. Ces despotes venus au pouvoir sans programme politique que la guerre. Le pouvoir s’acquiert dans un état démocratique par la voie des urnes. Mais avant de conquérir ce pouvoir, il y a un chemin obligé qui a plusieurs phases. Parmi ces phases, il y a la campagne électorale au cours de laquelle tu exposes et convaincs à travers un programme politique. Dans toutes les campagnes, la jeunesse est celle sur qui on compte le plus souvent. Dans la plupart des pays, la jeunesse est la tranche la plus grande mais aussi la plus manipulable compte tenu des facteurs d’influence. Ces facteurs se resument sur l’analphabetisme et la vulnerabilité due à leur manque d’expérience et leur perméabilité créer surement par des facteurs socioculturels . Ces facteurs qui créent la confusion dans la tête des jeunes. Habituellement nos enfants grandissent avec cette confusion entre la peur et le respect qui empêche pendant des années une franche expression d’une pensée libertaire. L’ombre d’un ainée hante toujours pour son chatiment moral ou corporel subi qui rappelle la soumission même à ce que le jeune pense que c’est faux. La seule leçon qu’on a pu retenir dans notre éducation c’est celle de ne pas dire non à un grand même s’il a tort. Conception de la chose leguée peut-être par la colonisation et les systèmes des empires où le roi, le chef ou le grand a raison. Mais pourquoi cette pression persiste sur les jeunes alors qu’ils n’ont pas subi ces époques. La reponse est plausible quand on parlera de l’éducation de base dans notre société où le jeune est la caisse dans laquelle on fourre tout sans droit de reponse.
Mais aussi, cette éducation de base n’a plus depuis quelques temps ne respecte plus l’ancienne méthode qui allait jusqu’au chatiment. Cette flexibilité dans l’éducation des jeunes les ont placé entre le sentiment d’un courage sur fond de peur et d’indécision selon lequel quelqu’un réagira à ma place. L’exemple est dans nos écoles. Pour un rien du tout, les élèves appellent leurs parents au téléphone pour venir sermonner et humilier un enseignant qui ne serait pas de leur catégorie sociale. Une conduite qui a éteint tout doucement la flamme des enseignants qui sont devenus sans vocation et sans éthique cedant à la corruption et aux chantages des parents d’élèves aux poches garnis de billets de banque. Des facteurs qui aujourd’hui ont mis la jeunesse dans une situation de néant.
La conduite de cette jeunesse puis son maintien dans un état de baisse de niveau se demontre aujourd’hui par la ferme volonté des hommes de pouvoir de garder cette frange de la population dans l’obscurantisme et loin des connaissances et du savoir. Le pouvoir l’a compris certainement mais mal compris. Au Tchad aujourd’hui, nul n’ignore aujourd’hui le projet de l’Etat qui a « tué » l’école tchadienne dans les trois dernières decénnies en favorisant une formation de masse au profit de la formation de l’élite. La preuve se démontre aujourd’hui sur tous les plans. Pas d’élites, pas d’intellectuels ni des hommes politiques. Les compétences ont disparues dans le secteur public au profit d’une jeunesse formée aux habitudes de l’oisivité et de la facilité.
La jalousie, la mauvaise foi et le gout de l’exploitation continue encore aujourd’hui à pousser les hommes politiques à garder bien loin de la scène publique des jeunes ambitieux et talentueux qui font leurs preuves sous leur ombre. Ils privilegient bien évidemment les jeunes influençables, maliables et marionnettes mais les tenant bien à l’écart de la gestion de la chose politique. Ils (ces jeunes) ne se contentent que du proxenetisme, des ragots et ont pour seule culture l’esprit divisionniste cultivé dans leur esprit par ces politicards.
La jeunesse sous ce projet de destabilisation bien mis en place depuis plus de 20 ans n’arrive toujours pas à se tirer de cette lethargie ficellée par les concepteurs de cette stratégie. Pour ceux qui ont compris ce système ou tentent de discerner cet état de fait sont facilement identifiés par des abrutis de jeunes et neutralisés sous les formes négatives (menaces, tortures, emprisonnements) positivo-negatives(intégration à la fontion publique avec des diplomes douteux, affectations dans des zones difficiles d’accès où l’on subit des préjudices moraux et loin de de murir une reflexion concrète).
Les faits se justifient aujourd’hui dans la vie active. La jeunesse desinteressée même de ses propres problèmes mène une vie de dégout sans savoir quel sens donner à leur vie. En son sein s’installe une quête identitaire et de repères sociaux. Une identité faite de la recherche de son maintien quotidien dans un monde divisé en classes. En réalité, les jeunes sont devenus sans objectifs ; même à court terme. Ce qui se justifie par le fait que de la periode de jeunesse n’existe plus. De la phase jeune-enfant on passe sans transition à la phase jeune-vieux. La première phase est teintée d’alcool, de crimes et de violences de tout genre. L’autre époque est celle remplie de regrets, d’humiliations et de dignité baffouée au profit de la recherche du gain facile et de la pitance et même au rejet de n’avoir pas su reussir sa vie. Cela conduit inéluctablement vers l’autodestruction (suicide). Avec tous ces phénomènes, le pouvoir fait semblant de trouver des solutions adéquates sans en proposer aucune piste concrète de réhabilitation et de suivi de jeunes. C’est incurable peut-être comme phénomène.
Pourtant, les jeunes n’ont toujours pas compris le bien fondé de se mettre ensemble. Se mettre ensemble pour refléchir et trouver des stratégies concrètes afin de contrecarrer les actions de ces virus qui ont toujours voulu la destruction d’une jeunesse qui malheureusement ne goutera pas comme ses cogenères des autres pays aux potentialités et richesses énormes comme le sien. Les jeunes se dresser contre ce système politique et éducatif mis en place à dessein par certains qui ont oublié qu’ils sont passés par ces étapes qui ne veulent pas leur bien mais leur mal. La pire des atrocités que ces hommes ont fait dans ce pays durant ces decennies de guerre c’est de ne pas avoir su que les enfants aujourd’hui jeunes autour d’eux avaient un avenir et que cet avenir passait par l’éducation (l’école). Une atrocité que les initiateurs et ceux qui l’ont entrenue jusqu’à faire des « enfants soldats » au profit de leur pouvoir doivent se remettre en cause et le regretter franchement. Un fait qui a créé regression et amertume dans la société et dans la conscience collective.
Les jeunes ont un devoir. Ce devoir je l’appelle la « RESPONSABILITE ». Antoine de Saint Exepury a dit : « ETRE UN HOMME C’EST ETRE RESPONSABLE ». Un homme responsable est celui qui sait ce qu’il fait jusqu’au prix du sacrifice. La jeunesse comme je la mentionne est celle qui sait se faire JEUNESSE. Se faire jeunesse ce n’est pas aller dans les rues d’une ville crier que nous sommes jeunesse, ni aller dans un meeting pour se faire jeunesse. Une jeunesse c’est celle qui a appris,compris, connait et sait se faire connaitre à travers un esprit éclairé et prompt.
Comme un forgeron sur un grand métal sait découper puis forger un objet, la jeunesse doit dès à présent savoir se forger dans la masse en se distinguant par son esprit de discernement et défendre ses ultimes positions pour un changement. Un changement qui ne peut se faire que si notre jeunesse se fie des choses qui constituent l’axe du mal. Des choses à bannir dans l’esprit d’une jeunesse sacrifiée à la recherche de son être: Etre riche sans travailler, avoir de plaisir sans se rendre compte, avoir de connaissances sans caractères, avoir de travail sans valeur éthique, pratiquer une religion sans dévouement, faire la politique sans principe, avoir la science sans humanité. Quand la jeunesse aura compris cela, le reste viendra de lui-même jusqu’au sacrifice ultime.
LHILINA G. BALAMA